Coassine ou le conte avec une grenouille, une sorcière mais pas de prince !

Laissez-moi vous présenter le conte de Coassine, de la conteuse Muriel Bloch et illustré par Régis Lejonc, aux éditions Magnard Jeunesse.

Tout d’abord, plantons le décor. Nous sommes dans la campagne bourguignonne dans une période où les familles étaient nombreuses et où il était compliqué d’élever toutes ces bouches à nourrir. En ce temps là, la mort frappait souvent à la porte, emportant le dernier né, ou le plus chétif des bambins, voir même la mère, dans le pire des cas. S’il fallait situer l’action dans un autre conte, je désignerai Le Petit Poucet, sans trop réfléchir.

Reprenons. C’est dans cette contrée que vivait une vieille femme. Elle avait des cheveux hirsutes, son sourire était édenté, son dos était courbé par les années et des rides lui sillonnaient le visage. Elle portait un manteau rapiécé et une canne en bois la soutenait. Enfin, une odeur de bique et de bois pourri l’accompagnait dans sa quête.

Mais, que cherchait-elle sur les chemins de Bourgogne ?

Une filleule.

Ça tombait bien, car un bûcheron des environs, venait d’avoir son douzième enfant, une fille, et point de marraine à l’horizon…

Quelle aubaine pour cette famille !

Mais lorsque la vieille dame se présenta devant la porte de la chaumière pour se proposer comme marraine, le couple de bûcherons ne prit pas cela comme une bonne nouvelle. Ils refusèrent net.

Quelle erreur !

Ils n’avaient pas reconnu Sauvagine, la rebouteuse, l’ensorceleuse. De colère, face aux refus des parents, elle transforma le bébé en grenouille, en affirmant qu’il méritait de meilleurs parents. Les parents eux, étaient désemparés, ils n’avaient pas refusé par désamour de leur enfant, bien au contraire, ils ne voulaient pas que leur fille est une va-nu-pieds comme marraine.

Heureusement, dans sa grande bonté, Sauvagine, leur promirent trois vœux. D’abord, c’est le bûcheron qui désirait que sa fille ne vive pas dans la boue. Ensuite, la mère de cette pauvre enfant souhaitait que la petite grenouille ne coasse plus. Et enfin, l’aîné de la famille, qui se faisait du souci pour sa cadette, voulait que sa sœur rencontre l’amour.

Voilà comment débuta la vie de Coassine, la petite grenouille.

Ce conte est très joli, il nous montre qu’il ne faut pas se décourager. Que ce que l’on pense être bien pour autrui, n’est peut-être pas ce que l’on pense. Les illustrations sont très belles. La nature y est représentée sans fioritures et de manière très réaliste. Et j’aime beaucoup les ornements floraux qui sont utilisés, elles sont comme des enluminures.

Voilà une belle histoire à raconter au coin du feu, ou au pied du lit, à la lueur d’une petite lampe de chevet.

Et pour emmener Coassine à travers le monde, rien de tel que de la créer en papier.